Après le roman, voici l’exposition (2014)
Christine Viens réalise une série d’œuvres picturales à partir de descriptions fournies par la romancière Jocelyne Saucier dans son roman Il pleuvait des oiseaux, récipiendaire de plusieurs prix littéraires prestigieux.
Le roman tout entier est habité par la légende du jeune Boychuck qui a erré pendant des jours dans les cendres fumantes du grand feu de Matheson. Devenu ermite au fond des bois, il laissa derrière lui une centaine de tableaux que seul le regard pénétrant de Marie-Desneige parvient à décrypter. C’est à travers ce regard que l’artiste explore visuellement l’œuvre fictive du peintre Boychuck.
Empruntant au style de Boychuck, tel que décrit par la romancière, certaines toiles présentent des empâtements vigoureux à l’acrylique qui donnent à l’œuvre une qualité presque abstraite. D’autres segments, plus figuratifs, mettent l’accent sur un mixte média exploitant le dessin au fusain et au pastel amalgamé à la peinture, technique familière à l’artiste.
Ce projet s’inscrit avec cohérence dans la production de Christine Viens qui s’interroge sur le rapprochement entre le monde animal et l’expérience humaine. Ici, l’humain et l’animal partagent la même impuissance face à des événements dramatiques. Par exemple, dans « La vache pleureuse 1 et 2 » l’animal exprime une détresse toute humaine devant le paysage dévasté alors que dans « Les naufragés de la mare » hommes, oiseau et orignal se réfugient dans un même espace pour fuir l’incendie.
Les toiles de l’exposition donnent à suivre l’errance de Boychuck dans les décombres fumants telle que décrite par la romancière Jocelyne Saucier.
Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier, Les Éditions XYZ, coll. «Romanichels»